LIEUX REMARQUABLES

Les bâtiments remarquables sur la commune...

Les monuments historiques de vézac :(voir documents ci-joints).

Église Saint Roch, romane.

Château de Caillac, dans la plaine sur le bord de la Cère.

Manoir de Salès.

Manoir de Dousques.

Entrée du chateau du Doux (Maisons de gardes)

Château de Salles.

Golf de Vézac.

Un peu d'histoire sur Caillac, le château de Salles et l'église de Vézac (Extrait du livre du Chanoine E. Joubert : Vieille maison de la vallée de la Cère)

Château de Caillac :

Avant de quitter le territoire de Giou, une courte halte s’impose à Rivelongue, jolie maison de campagne se mirant dans la Cère, appartenant à la famille FARGES-REGNARD, précédée d’une allée d’arbres vénérables. Le souvenir tout récent des 100 ans de Mme FARGES oriente notre pensée vers celui qui fut Louis FARGES, archiviste aux Affaires Etrangères, Ministre Plénipotentiaire à Berne en 1914-1918, Député du Cantal, Conseiller Général du Canton de Vic. M. FARGES mourut en 1940. Je le revois encore aux fêtes du Millénaire de Gerbert en 1938, présidant au Théâtre Municipal d’Aurillac les séances du Congrès historique et recevant à la Maison Consulaire les notabilités venues admirer les pièces les plus anciennes de nos archives. Une halte à  CAILLAC« Il désirait que ses travaux accroissent nos connaissances sur la HauteAuvergne et servent de guide aux jeunes chercheurs, tout en suscitant l’amour de la recherche scientifique. » C’est par cette simple phrase riche de sens que Mme Y. du Chouchet, en 1953 dans la « Revue de la Haute-Auvergne » caractérisait l’œuvre du savant qui vécut ici-même. Dans la même étude, Mme du Chouchet résumait la vie de Pierre Marty. Né à Nice en 1868, auvergnat par son père, alsacien par sa mère, très cultivé, parlant l’anglais et l’allemand aussi bien que le latin, très ouvert aux lettres et à la poésie, c’est cependant vers les sciences naturelles qu’il se tourne. Le voici résidant à Caillac, lié d’amitié avec Rames, puis avec Marcellin BOULE et L. FARGES, et travaillant principalement sur les plantes fossiles, puis sur les diverses branches de la géologie : minéralogie, entomologie, préhistoire. Lectures, fouilles, visites de terrains, examens de fossiles, rédaction de notes puis d’études compactes, correspondance avec des savants de France et d’Europe, occupaient ses journées à Caillac. Et il formait des disciples auxquels il passait avec son enthousiasme, les résultats de ses propres recherches. MM. DURAND, AUZELET, MEYNIER, l’abbé BLANCOU, le frère HERIBAUD, travaillèrent avec lui et devinrent ses amis. « Son excessive modestie, jointe à une indépendance de caractère et de pensée, son horreur instinctive de toute mode ou de tout courant d’opinion, le firent se tenir toujours à l’écart des groupements scientifiques ou des cénacles littéraires parmi lesquels il lui eut été facile d’être remarqué et de frayer sa voie. » Il voulut vivre dans l’ombre de son parc de Caillac, dans une retraite laborieuse, laissant derrière lui une mine d’observations, d’études, de comptes rendus sur la flore, la faune, la géologie du Cantal, qui le classe parmi les meilleurs savants en cette branche des sciences de la nature. Le cadre où vécut toute sa vie Pierre Marty, le Château et le parc de Caillac, se présente maintenant à nous. Caillac de loin, vu des hauteurs de Yolet, - 2 - baigné par la Cère, dans son cadre d’arbres et de prairies verdoyantes, a grande allure à la belle saison. Vu de près et par un jour sombre de février il déçoit. D’abord parce que trop de bâtiments sont en ruine. Que sont devenus les serres et le jardin d’hiver avec ses plantes exotiques ? Et les écuries avec le manège à chevaux ? Et le chenil ? Et les hangars et les granges ? Et la petite chapelle ? Tout cela n’est que pans de murs, pierres déjetées, poutres et planchers effondrés. Et le Château lui-même… Des toitures qui se gondolent, des chéneaux crevés, des escaliers extérieurs qui s’écroulent. Ce grand ensemble avec ses 87 ouvertures, des chambres remises en état en 1899, son vestibule et son escalier intérieur Renaissance, crient la misère et l’abandon. Vision presque aussi pénible que celle de son voisin, le château du Doux à Yolet. Il eut pourtant autrefois sa célébrité. Ancienne propriété de la maison de Noailles, possédé par de grandes familles, les BOCHATEL, les BEAUCLAIR, puis après la révolution par la famille MARTY, le château de Caillac, avec son parc, maintenant envahi par toute une végétation parasite, attend des jours meilleurs. Mélancolie de ces demeures, veuves depuis peu de leurs maîtres, et qui semblent abandonnées. L’oubli jetterait-il déjà son manteau sur ces lieux qu’aima Pierre MARTY et qui furent le centre de son activité intellectuelle et scientifique… Le manteau de l’oubli… Il s’étend sous la forme d’un vêtement de mousse, sur une Vénus de Milo, qui frissonne dans le bois tout proche et qui n’a plus ni visiteurs, ni admirateurs.

Au Château de Salles : 

Non loin du bourg de Vézac, sur une hauteur d’où l’on peut à loisir admirer la vallée de la Cère jusqu’à Polminhac et au-delà s’élève le beau manoir de Salles (certains écrivent Sales), tout chargé d’histoire. La famille qui le possédait en 1953 était Albigeoise et tirait son origine de Cordes (Tarn). Un de ses membres devint seigneur de Muret (entre Vic et Thiézac) et fit reconstruire en 1476 son château de Vézac. Mais cent ans après, occupé par les huguenots, il fut assiégé et détruit par M. de Saint-Hérem et ses troupes. Il fut reconstruit et habité à nouveau par la famille de Salles qui, dans la suite s’allia aux CLAVIERES d’Ayrens. En 1815, Jeanne-Gabrielle de Sales épousa le Baron de GLAVENAS. Pendant longtemps Salles a été habité par la sœur de Pierre MARTY, décédée seulement il y a quelques années, léguant son château à l’Association Haüy pour le bien des Aveugles. Quelque temps après une vente dispersa les magnifiques objets d’art et d’ameublement accumulés dans le château. C’était en 1960. Des gravures, des tableaux, des porcelaines, des bijoux et des bronzes, des lustres, des sièges et meubles des XVIIème et XVIIIème siècles, des tapis d’Orient, furent la proie d’acquéreurs venus de la France entière. Ainsi se dispersent les plus belles choses. Récemment, je lisais l’annonce de la prochaine vente des autographes précieux collectionnés par Robert SCHUMANN, « le Père de l’Europe » : des lettres de DESCARTES et de PASCAL, des textes de Jean RACINE… Voilà le sort des collections privées… « Vanité des vanités, tout n’est que vanité », dit la Bible. … Très aimablement on me fait visiter le château. Il est resté assez de mobilier et de tableaux pour le meubler agréablement et pour en faire une très belle résidence. Immense salle à manger, vaste salon, chambres largement éclairées, hauts plafonds et voûtes harmonieuses, escaliers tournant en pierres de taille, boiseries sombres et cuivres rutilants, tout donne à cette demeure un noble cachet de distinction. Il était encore plus marqué avant 1901, où des réparations remplacèrent le toit à la Mansart par celui que nous voyons actuellement. Nous faisons encore un arrêt sur la terrasse. Devant nous s’étale le bourg de Vézac avec comme en toile de fond un bois épais de pins. A gauche la vallée de la Cère et le plateau du Coyan tout couvert de neige. Autour de nous épars sur la terrasse des chapiteaux romans. D’où proviennent-ils ? L’abbaye de Saint Géraud n’était pas loin. Jusqu’ici elle a pu semer des reliques… Et nous voici à nouveau emportés sur les ailes du passé… Et ce passé me fait songer à un autre château dont il faut bien dire un mot ici, ne serait-ce que pour rétablir la vérité des faits. Le château de Cabanes dont la légende s’est emparée, est devenu pour elle l’asile des amours de Marguerite de Valois et du berger Jean de Raysigade. C’est pour lui que la Reine Margot aurait fait construire le joli manoir ! Beau cliché romantique : les amours d’une reine et d’un berger !... Or, l’histoire sévère mais vraie nous apprend que c’est seulement vers 1705 que Cabanes fut construit par Louis de la RoqueSénezergues, officier à Aurillac, bien longtemps après le séjour de Marguerite de Valois à Carlat. Voilà une aventure romanesque de moins dans la vie de la frivole épouse d’Henri IV. Le château de Salles est un ensemble hôtelier propriété de M. LIESS depuis 1996.

L’EGLISE DE VEZAC :

Le « Dictionnaire Statistique » et après lui tous les Guides du Cantal sont d’une grande, trop grande modestie lorsqu’ils parlent de l’église de Vézac. Sans doute elle n’a rien d’un monument extraordinaire. Elle est placée en dehors du bourg. Mais la faute en est à Saint-Roch. Oui, à Saint-Roch, patron de la paroisse, qui ne voulut jamais que cette église à lui dédiée et bâtie au XVème siècle fut édifiée ailleurs que sur ce mamelon isolé. A tel point que chaque fois qu’on essaya de construire à Vézac une église elle s’écroula d’un bloc et ne tint solidement que lorsqu’elle se dressa là où elle est aujourd’hui. C’est du moins ce qu’affirme la tradition à défaut de documents écrits. Mal placée l’église paroissiale ne fut à l’origine qu’une modeste chapelle dépendant du château voisin de Salles. En 1856 elle fut restaurée et agrandie. Deux chapelles sont à signaler. L’une est dédiée à la Sainte Vierge, est ornée d’un fort beau retable représentant Saint Dominique avec son chien tenant un flambeau (Domini canis) et Sainte Catherine de Sienne avec le rosaire. Le tout est fort bien conservé et rehaussé d’une dorure qui semble faite d’hier. L’autre chapelle est, comme il se doit dédiée à Saint-Roch et elle renferme une belle statue du Saint représenté à la manière traditionnelle. Nous savons qu’à la fin XVIème siècle le curé de Vézac, Pierre LEYRITZ fit faire de grosses réparations à l’église et que la chapelle Saint-Roch fut longtemps entretenue aux frais du château de Salles. Le culte de ce saint a duré et est très répandu dans tout le midi de la France. Même à Paris une grande paroisse lui est consacrée. La raison de ce prestige est due au fait que dès sa mort Saint-Roch devint le patron de tous ceux qui étaient victimes des maladies contagieuses. Lui-même ayant été atteint de la peste et en étant guéri il était normal que le peuple se tournât vers lui en ces époques de terribles épidémies qui n’épargnait pas plus le bétail que les humains. Je lisais récemment qu’en 1587 il était mort dans le seul bourg de Chaudes-Aigues, de la « Maladie » 274 personnes, et que l’année précédente la ville et les alentours avaient payé à la peste le tragique tribut de plus de 1 000 morts. Aurillac aussi connut plusieurs fois les ravages de ces maladies contagieuses. Vézac peut-être en souffrit aussi, ce qui expliquerait le culte persistant et très populaire de Saint-Roch dans cette paroisse. A l’entrée du chœur de l’église de Vézac, deux belles statues d’évêques se font face. Je m’approche et les examine. Toutes deux sont identiques et représentent le vieux Saint Eutrope en deux exemplaires ! Le Moyen Age vénéra le Saint Evêque comme patron des infirmes : Eutrope, estropié, « stropiats ». A Vézac, dans les siècles passés, on fut prudent. On pensa à se prémunir à la fois contre les épidémies avec Saint-Roch et contre les accidents et les infirmités avec Saint-Eutrope. Touchante et naïve familiarité des pauvres humains et des Saints du ciel !